Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/95

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teurs, qui manquoient rarement de prendre les bâtimens écartés du convoi par le gros tems, ou par la lenteur de leur marche. L’Amazone parut devoir remédier aux inconvéniens. On crut poſſible, facile même, d’y faire arriver par des rivières navigables, ou à peu de frais, par terre, les tréſors de la Nouvelle-Grenade, du Popayan, de Quito, du Pérou, du Chili même. Deſcendus à l’embouchure, ils auroient trouvé dans le Port de Para, les galions prêts à les recevoir. La flotte du Bréſil auroit fortifié la flotte Eſpagnole, en ſe joignant à elle. On ſeroit parti en toute sûreté de parages peu connus & peu fréquentés, & on ſeroit arrivé en Europe avec un appareil propre à en impoſer, ou avec des moyens de ſurmonter les obſtacles qu’on auroit trouvés. La révolution qui plaça le duc de Bragance ſur le trône, fit évanouir ces grands projets. Chacune des deux nations ne ſongea qu’à s’approprier la partie du fleuve qui convenoit à ſa ſituation.

Les Jéſuites Eſpagnols entreprirent de former une miſſion dans le pays compris entre les bords de l’Amazone & du Napo, juſqu’au