Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/254

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ſorte de culture exige des champs très-découverts, & que dans les forêts dont ces iſles étoient hériſſées, on ne trouva pas des intervalles défrichés qui euſſent plus de vingt-cinq toiſes en quarré. Enfin, ce qu’il y a de certain, c’eſt qu’on ne voit l’uſage du manioc établi qu’après l’arrivée des noirs ; & que de tems immémorial il forme la nourriture principale d’une grande partie de l’Afrique.

Quoi qu’il en ſoit, le manioc eſt une plante qui vient de bouture. On la place dans des foſſes de cinq ou ſix pouces de profondeur, qu’on remplit de la terre même qu’on en avoit tirée. Ces foſſes ſont éloignées les unes des autres de deux pieds ou deux pieds & demi, ſelon la nature du terrein. L’arbuſte s’élève un peu plus que la hauteur de l’homme. Son tronc, à-peu-près gros comme le bras, eſt d’un bois mou & caſſant. À meſure qu’il croît, les feuilles baſſes tombent, en laiſſant ſur la tige une impreſſion demi-circulaire. Il n’en reſte que vers le ſommet. Elles ſont toujours alternes & découpées profondément en pluſieurs lobes. L’extrémité des rameaux eſt terminée par des bouquets de fleurs mâles &