Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/276

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che n’appartient qu’à des chymiſtes, ou à des cultivateurs très-attentifs.

La canne fournit, outre le ſucre, des ſirops qui valent le douzième du prix des ſucres. Le ſirop de meilleure qualité eſt celui qui coule d’un premier vaſe dans un ſecond, lorſqu’on fait le ſucre brut. Il eſt composé de matières groſſières, qui entraînent avec elles des ſels de ſucre, ſoit qu’elles les contiennent, ſoit qu’elles les aient détachées dans leur paſſage. Le ſirop inférieur, plus amer & en moindre quantité, eſt formé par l’eau qui entraîne les parties tartreuſes & terreſtres du ſucre, lorſqu’on le leſſive. Par le moyen du feu, on tire encore quelque ſucre du premier ſirop, qui, après cette opération, eſt moins eſtimé que le ſecond.

Tous deux ſont conſommés dans le nord de l’Europe, où ils tiennent lieu de beurre & de ſucre au peuple. L’Amérique Septentrionale en fait le même uſage, & de plus s’en ſert pour donner de la fermentation & un goût agréable à une boiſſon nommée pruſſ, qui n’eſt autre choſe qu’une infuſion d’une écorce d’arbre.