Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/294

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climat, qui, à la longue, anéantit toute eſpèce de reſſort dans l’économie animale.

Les hommes plus robuſtes ont des maux plus cruels. Ils ſont exposés ſous ce voiſinage de l’équateur, à une fièvre chaude & maligne, connue ſous des noms différens, & manifeſtée par des hémorragies. Le ſang qui bouillonne ſous les rayons ardens du ſoleil, s’y déborde par le nez, par les yeux, par les autres parties du corps. La nature dans les climats tempérés ne va pas ſi vite, qu’elle ne donne dans les maladies les plus aiguës, le tems d’obſerver & de ſuivre le cours qu’elle prend. Elle eſt ſi prompte aux iſles, que ſi l’on tarde à ſaiſir la maladie dès l’inſtant qu’elle ſe déclare, elle eſt infailliblement mortelle. Un homme n’eſt pas plutôt tombé malade, qu’il voit à ſes côtés le médecin, le notaire & le prêtre.

Les ſymptômes de cette terrible maladie ſemblent indiquer la néceſſité des ſaignées. Auſſi les a-t-on multipliées long-tems ſans meſure. Des expériences répétées ont enfin démontré que c’étoit un moyen meurtrier. On préfère aujourd’hui les remèdes qui peuvent tempérer cette grande raréfaction