Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/346

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tréſors de l’univers, jetèrent un argent immenſe dans cette ville, qui elle-même étoit forcée d’en verſer une partie dans les campagnes plus ou moins éloignées qui la nourriſſoient. De cette manière, Cuba eut quelques principes de vie, tandis que les autres iſles ſoumiſes à la même domination, reſtoient dans le néant où la conquête les avoit plongées.

Pour accélérer les progrès trop lents de cet établiſſement, on forma, en 1735, une aſſociation particulière. Les fonds de la nouvelle ſociété étoient d’un million de piaſtres fortes, ou de 5 400 000 liv. Il fut partagé en deux mille actions, dont cent appartenoient à la couronne. Son privilège étoit excluſif. Elle eut des facteurs à Cadix : mais c’étoit Cuba même qui étoit le ſiège du monopole.

Les directeurs, éloignés de la métropole, ne s’occupèrent que de leur fortune particulière. Ils commirent des malverſations ſans nombre ; & le corps dont ils conduiſoient les intérêts ſe trouva ſi complètement ruiné, après vingt-cinq ans, qu’il ne lui fut plus poſſible de continuer ſes opé-