Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/363

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qu’ils n’avoient pas trouvé à Vera-Crux, à Honduras & à Carthagène. L’iſle manquoit alors ſouvent des choſes les plus néceſſaires ; & il falloit bien qu’elle les demandât à ceux de ſes voiſins avec qui elle avoit formé des liaiſons interlopes. Lorſque les gênes ont été diminuées, le nombre des expéditions a multiplié les productions qui réciproquement ont étendu la navigation.

En 1774, il arriva d’Eſpagne dans la colonie cent & un navires qui y portèrent des farines, des vins, des eaux-de-vie, tout ce qui eſt néceſſaire à un grand établiſſement, & qui en emportèrent toutes les denrées qu’un meilleur ordre de choſes avoit fait naître.

La même année, Cuba reçut ſur cent dix-huit petits bâtimens ; de la Louyſiane, du riz & des bois pour ſes caiſſes à ſucre ; du Mexique, des farines, des légumes, du maroquin & du cuivre ; des autres parties de ce grand continent, des bœufs, des mulets, du cacao ; de Porto-Rico deux mille eſclaves qu’on y avoit entreposés.

Ces navires de l’ancien & du Nouveau-Monde n’eurent pas le choix des ports où