Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/380

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lever les obſtacles qui devoient en empêcher les heureux effets.

L’an 1778 vit enfin ceſſer une partie des prohibitions, des gênes, des impoſitions qui arrêtoient les travaux : mais il reſte toujours trop de ces fléaux oppreſſeurs, pour pouvoir eſpérer une grande activité. Euſſent-ils tous ceſſé, ce ne ſeroit encore qu’un préliminaire.

Toutes les cultures du Nouveau-Monde exigent quelques avances : mais il faut des fonds conſidérables pour ſe livrer, avec ſuccès, à celle du ſucre. Si l’on en excepte Cuba, il n’y a pas peut-être dans les autres iſles cinq ou ſix habitans aſſez riches pour demander au ſol cette production. Si le miniſtère Eſpagnol ne prodigue pas les tréſors du Mexique & du Pérou à ces inſulaires, jamais ils ne ſortiront du long & profond ſommeil où ils ſont enſevelis. Cette généroſité eſt facile dans un empire où le revenu public s’élève à 140 400 000 livres ; où les dépenſes ne paſſent pas 129 600 000 livres ; & où il reſte 10 800 000 livres qu’on peut employer en amélioration. Sans d’auſſi puiſſans ſecours de leur gouvernement, d’au-