Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/397

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la conſervation lui coûtoit beaucoup, ſans lui rapporter le moindre avantage ; & il l’abandonna, en 1648, après avoir détruit tout ce qu’il ne lui étoit pas poſſible d’emporter.

Ces dévaſtations n’empêchèrent pas les deux puiſſances qui avoient déjà fait occuper Saint-Martin, d’y renyoyer quelques vagabonds, auſſi-tôt qu’on le fut évacué. Ces colons ſe jurèrent une foi mutuelle ; & leurs deſcendans ont été fidèles à cet engagement, malgré les animoſités qui ont ſi ſouvent divisé les deux métropoles. Seulement le partage, originairement trop inégal du territoire, s’eſt peu-à-peu rapproché. De dix mille cent quatre-vingt quarrés de terre, chacun de deux mille cinq cens toiſes quarrées que contient l’iſle, les François n’en poſſèdent plus que cinq mille neuf cens quatre, & les Hollandois ſont parvenus à s’en approprier quatre mille cent ſoixante-ſeize.

La culture du tabac fut la première qu’entreprirent, à Saint-Martin, les ſujets de la cour de Verſailles. Ils l’abandonnèrent pour l’indigo, qui fut remplacé par le coton auquel on a ajouté le ſucre, depuis qu’en