Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/400

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L’établiſſement de Saint-Martin, quoique Hollandois, n’eſt pas habité par des Hollandois. À peine y voit-on cinq ou ſix familles de cette nation, qui ont même une eſpèce de honte d’en être. Tout le reſte eſt Anglois : les hommes, la langue, les uſages ; Le préjugé a été pouſſé ſi loin, que les femmes vont ſouvent faire leurs couches à Anguille, iſle Britannique qui n’eſt éloignée que de deux lieues, afin que leurs enfans ne ſoient pas privés d’une origine regardée, dans le pays, comme la ſeule illuſtre.

XX. Avantages que la Hollande retire de ſes iſles pour ſon commerce.

Le domaine des Provinces-Unies, dans le grand archipel de l’Amérique, ne préſente rien de curieux ni d’intéreſſant, au premier coup-d’œil. Des poſſeſſions qui fourniſſent à peine la cargaiſon de ſix à ſept petits bâtimens, ne paroiſſent dignes d’aucune attention. Auſſi l’oubli le plus profond ſeroit-il leur partage, ſi quelques-unes de ces iſles qui ne ſont rien comme agricoles, n’étoient beaucoup comme commerçantes. Nous voulons parler de Saint-Euſtache & de Curaçao.

Le déſir de former des liaiſons interlopes avec les provinces Eſpagnoles du Nouv-