Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/419

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peut attendre moins impatiemment ce ſuccès dans une région où les cannes à leur cinquième, à leur ſixième rejeton donnent autant de ſucre qu’on en obtient ailleurs des cannes nouvellement plantées. Un des principes de cette fécondité doit être la facilité qu’ont les colons d’entourer d’eau leurs habitations, durant la ſaiſon sèche. L’humidité habituelle que cette méthode entretient dans les terres, paroît préférable aux arroſemens qu’on pratique avec de grands frais ailleurs, & que même on ne peut pas ſe procurer par-tout.

Depuis que les Hollandois ont réuſſi à dompter l’océan dans le Nouveau-Monde comme dans l’ancien, leurs cultures ont proſpéré. Ils les ont pouſſées à vingt lieues de la mer, & donné à leurs plantations un agrément & des commodités qu’on n’aperçoit pas dans les poſſeſſions Angloiſes ou Françoiſes les plus floriſſantes. Ce ſont partout des bâtimens ſpacieux & bien diſposés, des terraſſes parfaitement alignées, des potagers d’une propreté exquiſe, des vergers délicieux, des allées plantées avec ſymétrie. On ne voit pas ſans émotion tant de