Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/456

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Danois & les Norvégiens qui ne formoient alors qu’une même nation, jetèrent les yeux ſur cet autre hémiſphère, dont ils étoient plus voiſins que tous les peuples qui s’en étoient emparés. Mais voulant y pénétrer par la route la plus courte, ils envoyèrent en 1619 le capitaine Munk pour chercher un paſſage par le Nord-oueſt dans la mer Pacifique. Ses travaux furent auſſi inutiles que ceux de tant d’autres navigateurs qui l’avoient précédé & qui l’ont ſuivi.

On doit préſumer que l’inutilité d’une première tentative n’auroit pas rebuté le Danemarck. Il auroit vraiſemblablement continué ſes expéditions pour l’Amérique, juſqu’à ce qu’il fût parvenu à y former des établiſſemens avantageux. S’il perdit de vue ces régions éloignées, il y fut forcé par une guerre opiniâtrement malheureuſe, qui l’humilia, le tourmenta & l’occupa juſqu’en 1660.

Le gouvernement employa le premier inſtant de tranquilité à ſonder ſes plaies. Semblable à tous les gouvernemens gothiques, il étoit partagé entre un chef électif, les grands de la nation ou le sénat, & les états. Le roi n’avoit d’autre droit que celui de pré-