Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/460

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

cheter des eſclaves : mais il falloit les vendre ; & le débit ne pouvoit s’en faire que dans le Nouveau-Monde. On propoſa à la cour de Verſailles de les recevoir dans ſes poſſeſſions, ou de céder Sainte-Croix. Les deux ouvertures ayant été également rejetées, Frédéric Guillaume tourna ſes vues vers Saint-Thomas. Le Danemarck conſentit, en 1685, que les ſujets de ce prince entreprenant établiſſent un comptoir dans l’iſle, & qu’ils y fiſſent librement leur commerce, en payant les droits établis, & en s’engageant à une redevance annuelle. Alors, on eſpéroit de fournir aux colonies Eſpagnoles, mécontentes de l’Angleterre & de la Hollande, les noirs dont ces provinces avoient continuellement beſoin. Le traité n’ayant pas eu lieu, & les vexations ſe multipliant ſans ceſſe dans Saint-Thomas même, les opérations des Brandebourgeois furent toujours plus ou moins malheureuſes. Leur contract, qui n’avoit été d’abord que pour trente ans, fut cependant renouvelé. Quelques-uns même d’entre eux y étoient encore, en 1731, mais ſans action & ſans privilège.

Toutefois, ce ne fut ni à ſes productions, ni aux entrepriſes des Brandebourgeois que