Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/476

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jours dans ſon ſein des matières bitumineuſes, qui peuvent à chaque inſtant la réduire en un amas de ruines. Pour le Groenland, que le vulgaire croit une iſle, & que les géographes préſument tenir à l’Amérique par l’oueſt, c’eſt un pays vaſte & ſtérile, que la nature condamne aux glaces éternelles. Si jamais ces régions ſont peuplées, elles deviendront indépendantes les unes des autres, & toutes du roi de Danemarck, qui croit y commander parce qu’il s’en dit le maître, à l’inſu de leurs ſauvages habitans.

Le climat des iſles Danoiſes de l’Europe, n’eſt pas auſſi rigoureux qu’on le jugeroit par leur latitude. Si les golfes dont elles ſont environnées voient quelquefois interrompre la navigation, c’eſt bien moins par les glaçons qui s’y forment, que par ceux que les vents y pouſſent, & qui s’y unifient à meſure qu’ils s’y entaſſent. Si l’on en excepte le Nord du Jutland, les provinces qui joignent l’Allemagne jouiſſent de ſa température. Le froid eſt très-modéré, même ſur les côtes de la Norwège. Il y pleut ſouvent durant l’hiver, & ſon port de Bergue eſt à peine une fois fermé par les glaces ; tandis que ceux d’Amſterdam, de Lu-