Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/81

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uns & les autres, c’eſt que les noirs ont la peau plus échauffée, & comme huileuſe, le ſang noirâtre, la bile très-foncée, le pouls plus vif, une ſueur qui répand une odeur forte & déſagréable, une tranſpiration qui noircit ſouvent les corps qui la reçoivent. Un des inconvéniens de cette couleur noire, image de la nuit qui confond tous les objets, c’eſt qu’elle a, en quelque ſorte, obligé ces peuples à ſe cizeler le viſage & la poitrine, à marqueter leur peau de diverſes couleurs, pour ſe reconnoître de loin. Il y a des tribus où cette pratique eſt univerſelle. Elle paroit chez d’autres une diſtinction réſervée aux claſſes ſupérieures. Cependant, comme on la voit établie chez les peuples de la Tartarie, du Canada, & chez d’autres nations ſauvages, on peut douter ſi elle n’appartient pas plutôt à leur genre de vie vagabond, qu’à la couleur de leur teint.

Ce coloris vient d’une ſubſtance muqueuſe, qui forme une eſpèce de rézeau entre l’épiderme & la peau. Cette ſubſtance qui eſt blanche dans les Européens, brune chez les peuples olivâtres, parſemée de ta-