Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/85

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d’abord muqueuſe, ſe change dans la ſuite en un tiſſu de vaiſſeau dont le diamètre eſt aſſez conſidérable pour admettre, ſoit une portion de la partie colorante du ſang, ſoit la bile qu’on prétend avoir une tendance particulière vers la peau. De-là vient chez les blancs cette couleur plus vive ſur les joues dont le rézeau eſt plus lâche. De-là auſſi cette teinte jaune ou cuivrée qui caractériſe des peuples entiers, pendant que ſous un autre climat elle n’eſt qu’individuelle & produite par la maladie. La préſence de l’une ou l’autre de ces humeurs ſuffit pour colorer les noirs, ſi l’on ajoute d’ailleurs qu’ils ont l’épiderme & le rézeau plus épais, le ſang noirâtre & la bile plus foncée, que leur ſueur plus abondante & moins fluide doit $’épaiſſir ſous l’épiderme & augmenter l’intenſité de la couleur.

La phyſique vient encore à l’appui. Elle obſerve que les parties du corps exposées au ſoleil ſont plus colorées ; que les voyageurs, les habitans des campagnes, les peuples errans, tous ceux enfin qui vivent continuellement à l’air libre & ſous un ciel plus brûlant ont le teint plus baſané. Elle