Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/128

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pluies ruinent tout : où trouver les moyens de ſoutenir l’habitation pendant ces ravages, & de remédier à la perte qu’ils cauſent ? Ces moyens ſont en vingt mains différentes. Qu’une ſeule refuſe du ſecours ; le cahos, loin de ſe débrouiller, augmente. Ces conſidérations déterminèrent ceux qui n’avoient pas encore demandé du crédit, à confier leurs intérêts aux commiſſionnaires de Saint-Pierre, pour être, en cas de malheur, aſſurés d’une reſſource.

Le petit nombre d’habitans riches qui ſembloient, par leur fortune, être à l’abri de ces beſoins, furent comme forcés de s’adreſſer à ce comptoir. Les capitaines marchands trouvant un port, où, ſans ſortir de leurs magaſins & même de leurs vaiſſeaux, ils pouvoient terminer avantageuſement leurs affaires, déſertèrent le fort Royal, la Trinité, tous les autres lieux, où le prix des productions leur étoit preſque arbitrairement imposé, où les paiemens étoient incertains & lents. Par cette révolution, les colons fixés dans leurs ateliers, qui exigent une préſence continuelle & des ſoins journaliers, ne pouvoient plus ſuivre leurs denrées. Ils furent donc obligés