Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/164

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Maſſacrés par les Caraïbes en 1656, ils ne furent remplacés que trois ans après. L’aridité du ſol les fit recourir au bois de gayac qui couvroit leur nouvelle patrie, & dont ils firent de petits ouvrages qu’on recherchoit aſſez généralement. Cette reſſource eut un terme, & le ſoin de quelques beſtiaux qui alloient alimenter les iſles voiſines, la remplaça. La culture du coton ne tarda pas à ſuivre, & la récolte s’en élève à cinquante ou ſoixante milliers, lorſque, ce qui arrive le plus ſouvent, des séchereſſes opiniâtres ne s’y oppoſent pas. Juſqu’à ces derniers tems, les travaux ont tous été faits par les blancs ; & c’eſt encore la ſeule des colonies Européennes établies dans le Nouveau-Monde, où les hommes libres daignent partager avec leurs eſclaves les travaux de l’agriculture. Le nombre des uns ne paſſe pas quatre cens vingt-ſept, ni celui des autres trois cens quarante-cinq. L’iſle, dans ſon plus grand rapport, en nourriroit difficilement beaucoup davantage.

La misère de ſes habitans eſt ſi généralement connue, que les corſaires ennemis qu’on y a vu ſouvent relâcher, ont toujours