Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/181

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par ſa valeur. Sous la conduite de ce chef, on reprit poſſeſſion ſur la fin de 1638, d’une iſle qu’on avoit occupée pendant huit ans ; & pour ne plus la perdre, on s’y fortifia.

Les François ſe reſſentirent bientôt de la partialité de l’eſprit national. Willis ayant attiré un aſſez grand nombre de ſes compatriotes, pour être en état de donner la loi, traita les autres en ſujets. C’eſt-là le progrès naturel de la domination. Ainſi ſe ſont formées la plupart des monarchies. Des compagnons d’exil, de guerre ou de piraterie, ſe donnent un capitaine, & celui-ci ne tarde pas à s’ériger en maître. Il partage d’abord le pouvoir ou le butin avec les plus forts, juſqu’à ce que la multitude écrasée par le petit nombre, enhardiſſe le chef à s’emparer de toute la puiſſance, & la monarchie alors n’eſt plus que deſpotiſme. Mais il faut des ſiècles & de grands états pour donner carrière à cette ſuite de révolutions. Une iſle de ſeize lieues quarrées, n’eſt pas faite pour ne contenir que des eſclaves. Le commandeur de Poinci, gouverneur général des iſles du Vent, averti de la tyrannie de Willis, fit