Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/209

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pas dans leurs forces naturelles, n’aſſureroient-elles pas leur conſervation ?

La plaine du fonds de l’Iſle-à-Vache, contient vingt-cinq mille quarreaux d’un ſol excellent par-tout, à l’exception de quelques parties que les torrens ont couvertes de gravier, & d’un petit nombre de marais, dont le deſſéchement ne ſerait pas difficile. Il s’y eſt ſucceſſivement formé quatre-vingt-trois ſucreries, & l’on peut y en établir encore environ cinquante. Celles qui exiſtent n’ont guère qu’un tiers de leur domaine en valeur ; & cependant elles donnent une immenſe quantité de ſucre brut. Qu’on juge de ce que le territoire entier en fourniroit, s’il étoit convenablement exploité. On pourroit compter ſur un produit d’autant plus régulier, que les pluies manquent moins ſouvent dans ce quartier que dans les autres, & que trois rivières qui y coulent, s’offrent pour ainſi dire d’elles-mêmes, pour l’arroſement de toutes les plantations.

Le ſucre & l’indigo qui croiſſent dans la plaine ; le café & le coton qui deſcendent des montagnes : tout eſt porté à la ville des Cayes, formée par près de quatre cens