Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/212

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Ce que le miniſtère de France peut raiſonnablement ſe propoſer, c’eſt de retirer les tribunaux de Saint-Louis, qui n’eſt & ne ſera jamais rien, pour les donner aux Cayes, où la population & les productions, déjà conſidérables, doivent beaucoup augmenter ; c’eſt de former un lit à une ravine dont les débordemens furieux cauſent ſouvent des ravages inexprimables ; c’eſt de purifier & de fortifier un peu la ville. On feroit l’un & l’autre, en creuſant tout autour un foſſé, dont les déblais ſerviroient à combler les lagons intérieurs. Le ſol, exhauſſé par ce travail, ſe deſſécheroit lui-même. L’eau de la rivière, qu’on feroit couler par une pente naturelle dans ce foſſé profond, mettroit la ville, avec le ſecours de quelques fortifications, à l’abri des entrepriſes des corſaires, aſſureroit même une défenſe momentanée, qui donneroit les moyens de capituler devant une foible eſcadre.

On peut, on doit aller plus loin. Pourquoi ne pas donner un port factice à un entrepôt important, qui bientôt ſe trouvera bouché ? Les navires marchands, qui vont chercher un aſyle à la baie des Flamands, ſituée à deux