du moins auroit-il fallu la mettre à l’abri d’un coup de main, en l’enveloppant d’un rempart de terre avec un foſſé profond, qu’il eût été facile de remplir d’eau ſans les moindres frais. Ces travaux auroient infiniment moins coûté, que ceux qui ont été entrepris au Port-au-Prince.
La première partie de l’iſle que les François cultivèrent, fut celle de l’Oueſt, comme la plus éloignée des forces Eſpagnoles qu’on avoit alors à craindre. Située au milieu des côtes qu’ils occupoient, ils y établirent le ſiège du gouvernement. On le plaça d’abord au petit Goave ; il fut depuis tranſféré à Léogane ; & c’eſt, en 1750, au Port-au-Prince, qu’on l’a fixé.
Le territoire de ce quartier contient quarante ſucreries, douze indigoteries, cinquante cafeyères, quinze cotonneries. Ce produit eſt groſſi par d’autres beaucoup plus conſidérables, qui lui viennent des riches plaines du Cul-de-Sac, de l’Arcahaye & des montagnes du Mirbalais. Sous ce point de vue, le Port-au-Prince eſt un entrepôt important auquel il falloit ménager une protection ſuffiſante pour pré-