Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/228

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cet avantage, au dernier période de leur culture. Les propriétaires des premières preſſent la diſtribution des eaux ; les autres la repouſſent, dans la crainte de voir leurs terres ſubmergées.

Si, comme le bruit en eſt généralement répandu, on a des moyens sûrs pour rendre une partie fertile, ſans condamner l’autre à la ſtérilité : pourquoi retarder une opération qui doit donner une augmentation de dix ou douze millions peſant de ſucre ? Cet accroiſſement deviendroit encore plus conſidérable, s’il étoit poſſible de deſſécher entièrement cette partie de la côte, qui eſt noyée dans les eaux de l’Artibonite. C’eſt ainſi qu’en changeant le cours des fleuves, l’homme policé ſoumet la terre à ſon uſage. La fertilité qu’il y répand peut ſeule légitimer ſes conquêtes : ſi toutefois l’art & le travail, les loix & les vertus, réparent avec le tems l’injuſtice d’une invaſion.

Le territoire des Gonaïves eſt plat, aſſez uni & fort ſec. Il a deux plantations en ſucre, dix en café, ſix en indigo, & trente en coton. Cette dernière production pourroit être aisément multipliée ſur une grande