Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/274

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promettoit d’établir ſolidement ſa défenſe. Une route de vingt à trente lieues, entre-coupée d’obſtacles, où chaque marche ſeroit achetée par des combats, dans leſquels l’avantage des poſtes rendroit un détachement redoutable à toute une armée ; où les tranſports d’artillerie lents & laborieux, la difficulté des convois & l’intervalle de la communication avec l’océan, tout enfin conſpireroit à la deſtruction de l’ennemi ; tel devoit être, pour ainſi dire, le glacis de la place qu’on ſe propoſoit de conſtruire. Cette capitale ſituée dans un lieu où l’élévation des terres tempérant la chaleur du climat, épureroit l’influence de l’air ; au milieu d’une campagne qui fourniroit les comeſtibles les plus néceſſaires ; environnée de troupeaux qui, paiſſant ſur un terrein le plus favorable à leur multiplication, ſeroient conſervés pour l’inſtant des beſoins ; munie de magaſins proportionnés à ſa grandeur & à ſa garniſon : une telle ville auroit changé en un royaume, qui ſe ſoutiendroit long-tems de lui-même, une colonie dont l’opulence ne fait que diminuer la force, & qui donnant le ſuperflu ſans avoir le néceſſaire,