Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/276

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tion. Ils comprirent que toutes les forces étant portées ſur un ſeul point, ils n’auroient plus dans leur voiſinage ſur les trois côtes, que des troupes légères qui, ſuffiſant pour éloigner des corſaires par des batteries, ſont d’ailleurs des défenſeurs commodes, prêts à céder ſans réſiſtance, à ſe diſperſer, ou à capituler au moindre ſigne d’une deſcente.

Ce plan favorable à l’intérêt particulier, ſe trouva conforme à l’opinion de militaires très-éclairés. Ils pensèrent que le petit nombre de troupes dont la colonie eſt ſuſceptible, étant comme perdu dans une iſle auſſi grande que Saint-Domingue, paroîtroit quelque choſe au môle. C’eſt Bombardopolis qu’on choiſit comme le poſte le plus reſpectable. Cette nouvelle ville eſt placée à l’extrémité d’une grande plaine dont l’élévation aſſure la fraîcheur. Une ſavane naturelle couvre ſon territoire, embelli par des boſquets de palmiers & de latoniers. Rien ne le domine, ce qui eſt rare à Saint-Domingue. On pourroit y haut une place régulière auſſi forte qu’on le voudroit. Si elle ne préſervoit pas les côtes d’une invaſion, elle empêche-