Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/295

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deſſous du cours réel. Le bureau d’Occident accorde d’ailleurs une tare plus conſidérable que ne le fait le vendeur dans le commerce. Qu’on ajoute à cet impôt celui du même rapport à peu près que paient les denrées aux douanes des colonies, ceux qui ſont payés dans l’intérieur de ces iſles, & le gouvernement ſe trouvera avoir tout le revenu qu’il tire de ſes établiſſemens du Nouveau-Monde.

Si ce fonds étoit confondu avec les autres revenus de l’état, on pourroit craindre qu’il ne fût pas employé à ſa deſtination, qui doit être uniquement la protection des iſles. Les beſoins imprévus du tréſor-royal lui feroient prendre infailliblement une autre direction. Il eſt des inſtans où la criſe du mal ne permet pas de calculer les inconvéniens du remède. La néceſſité la plus urgente abſorbe toute l’attention. Rien n’eſt alors à l’abri du pouvoir arbitraire, dirigé par le beſoin du moment. Le miniſtère prend & vuide toujours, dans la fauſſe eſpérance d’un remplacement prochain que de nouveaux beſoins ne ceſſent de reculer.

D’après ces réflexions, ne ſeroit-il pas