Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/297

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mêmes ; & les deſcendans de ces hommes intrépides ſe crurent aſſez forts pour garder leurs poſſeſſions. Qu’avoient-ils en effet qu’à repouſſer quelques bâtimens qui débarquoient des matelots & des ſoldats auſſi peu diſciplinés que les habitans qu’ils venoient inſulter ?

Tout eſt changé & a dû changer. Lorſqu’on a prévu que ces établiſſemens, devenus conſidérables par leurs richeſſes, ſeroient attaqués tôt ou tard par des armées Européennes tranſportées ſur de nombreuſes flottes, on y a fait paſſer d’autres défenſeurs. L’événement a prouvé que quelques bataillons épars étoient inſuffiſans contre les forces terreſtres & maritimes de l’Angleterre. Le colon lui-même a jugé ſes efforts incapables de retarder la révolution. Il a craint que l’ennemi victorieux ne lui fît payer un obſtacle ſuperflu ; & on l’a vu moins diſposé à combattre, qu’occupé des ſuites de la capitulation. Bientôt calculateur politique, il a ſenti que les fonctions militaires ne convenoient plus à ſon état d’impuiſſance : & il a donné de l’argent pour être déchargé d’un ſoin qui, glorieux dans ſon principe, étoit