Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/305

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Mais depuis que les héritages, d’abord trop étendus, ont été réduits par une ſuite de ſucceſſions & de partages ſoudivisés, à la juſte meſure que demandent les facilités de la culture ; depuis qu’ils ſont aſſez limités pour ne pas reſter en friche, par le défaut d’une population équivalente à leur étendue, une diviſion ultérieure de terreins les feroit rentrer dans leur premier néant. En Europe, un citoyen obſcur, qui n’a que quelques arpens de terre, tire ſouvent un meilleur parti de ce petit fonds, qu’un homme opulent des domaines immenſes que le haſard de la naiſſance ou de la fortune a mis entre ſes mains. En Amérique, la nature des denrées qui ſont d’un grand prix, l’incertitude des récoltes peu variées dans leur eſpèce, la quantité d’eſclaves, de beſtiaux, d’uſtenſiles néceſſaires pour une habitation : tout cela ſuppoſe des richeſſes conſidérables, qu’on n’a pas dans quelques colonies, & que bientôt on n’aura plus dans aucune, ſi le partage des ſucceſſions continue à morceler, à diviſer de plus en plus les terres.

Qu’un père, en mourant laiſſe une ſucceſſion de trente mille livres de rente. Sa