Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/31

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ne pouvoit pas changer le mauvais eſprit qui juſqu’alors avoit été un principe conſtant de calamités. Une nouvelle révolution devint bientôt néceſſaire. Pour éviter ſa ruine totale, pour ne pas ſuccomber ſous le poids de ſes engagemens, le corps épuisé mit ſes poſſeſſions en vente. Elles furent achetées la plupart par ceux qui les conduiſoient comme gouverneurs.

Boiſſeret obtint, en 1649, pour 73 000 livres, la Guadeloupe, Marie Galande, les Saints, & tous les effets qui appartenoient à la compagnie dans ces iſles : il céda la moitié de ſon marché à Houel, ſon beau-frère. Duparquet ne paya, en 1650, que 60 000 livres, la Martinique, Sainte-Lucie, la Grenade & les Grenadins : il revendit ſept ans après au comte de Cerillac la Grenade & les Grenadins un tiers de plus que ne lui avoit coûté ſon acquiſition entière. Malthe acquit, en 1651, Saint-Chriſtophe, Saint-Martin, Saint-Barthelemi, Sainte-Croix & la Tortue, pour 40 000 écus : ils furent payés par le commandeur de Poincy qui gouvernoit ces iſles. La Religion devoit les poſſéder comme fiefs de la couronne, & n’en