Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/352

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haſard lui a donné des voiſins qui ne ſavent pas fournir à leur ſubſiſtance, ou qui n’ont qu’un commerce purement paſſif. La température de ſon climat lui procure l’avantage ineſtimable d’expédier & de recevoir ſes navires dans toutes les ſaiſons. Elle doit à la profondeur de ſes rades de donner à ſes vaiſſeaux la forme la plus propre à la célérité, à la sûreté.

La France manqueroit-elle d’objets & de matières à exporter. Tous les peuples ſe diſputent ſes productions de l’ancien & du Nouveau-Monde : mais c’eſt encore plus par ſes manufactures & par ſes modes qu’elle a ſubjugué l’Europe & quelques parties de l’autre hémiſphère. Les nations ſont faſcinées & n’en reviendront point. Les efforts qu’on a faits partout pour s’affranchir d’un tribut ruineux, en copiant cette induſtrie étrangère, n’ont eu nulle part le ſuccès qu’on en attendoit. La fécondité de l’invention devancera toujours la promptitude de l’imitation ; & la légéreté d’un peuple qui rajeunit tout dans ſes mains, qui vieillit tout chez ſes voiſins, trompera la jalouſie & l’avidité de ceux qui voudront la ſurprendre en la contrefaiſant. Quelle pourroit être la navigation d’un empire qui fournit aux