Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/388

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Pour concilier ſes intérêts avec la liberté de ſes colonies, la métropole a voulu qu’on n’y pût faire aucune loi qui contrariât les ſiennes ; elle a voulu que ſes délégués jurâſſent qu’ils ne permettroient jamais que dans les lieux ſoumis à leur autorité, on s’écartât, pour quelque cauſe que ce pût être, des réglemens imaginés pour la proſpérité de ſon commerce. Cette religion du ferment a été imaginée, parce que les iſles réglant & payant elles-mêmes la majeure partie des gages de leurs chefs, il étoit à craindre que quelques-uns de ces commandans ne cherchaſſent à exciter la libéralité par leurs complaiſances. Un autre frein a été mis à la corruption. Il faut que la rétribution accordée au gouverneur s’étende à toute la durée de ſon adminiſtration, & qu’elle ſoit l’objet du premier bill qui ſe paſſe à ſon arrivée. Ces précautions parurent cependant inſuffiſantes à quelques deſpotes. Auſſi opinèrent-ils à proſcrire un uſage qui faiſoit dépendre en quelque manière ceux qui ordonnoient des hommes qui leur étoient ſubordonnés. Le parlement ſe refuſa toujours à ce changement. Craignant avec raiſon l’orgueil & l’avarice qui font