Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/409

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auroient à l’avenir ſur leurs plantations un blanc ou deux blanches pour chaque trentaine de noirs. Cette loi qui fut adoptée par pluſieurs autres iſles n’eſt guère obſervée, parce qu’il en coûte moins cher pour la violer que pour entretenir des êtres libres dont les ſoins ne ſont pas indiſpenſables. Auſſi les amendes réglées, pour en punir la tranſgreſſion, ſont-elles devenues une des plus grandes reſſources du tréſor public de cet établiſſement.

Son corps légiſlatif a quelquefois montré un courage remarquable. Les iſles Angloiſes n’ont point de monnoies qui leur ſoient propres. Celles qu’on y voit circuler ſont toutes étrangères. La métropole crut en devoir régler la valeur au commencement du ſiècle. Cet arrangement fut jugé contraire à l’intérêt de la colonie qui les établit elle-même ſur un pied plus haut. Il étoit raiſonnable de penſer que le parlement annuleroit un acte ſi contraire à ſon autorité. Les avocats s’engagèrent, ſi cet événement arrivoit, de ne jamais prêter leur miniſtère à aucun de ceux qui auroient refusé de prendre les eſpèces au prix fixé par l’aſſemblée.

Une autre occaſion développa encore