Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/423

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ſération, il mourra ſans conſolation ; il n’aura jamais pleuré, jamais il ne ſera pleuré.

XVII. Particularités ſur la Barboude.

La Barboude, qui appartient toute entière à la famille de Codrington, & dont la circonférence eſt de ſix à ſept lieues, a des côtes dangereuſes. C’eſt peut-être, de toutes les iſles de l’Amérique, la plus unie. Les arbres qui la couvrent ſont foibles & peu élevés, parce qu’il ne s’y trouve jamais plus de ſix ou ſept pouces de terre, ſur une couche de pierre à chaux. La nature y a placé une grande abondance de tortues ; un caprice y a fait envoyer des bêtes fauves & pluſieurs eſpèces de gibier ; le haſard y a rempli les bois de pintades & d’autres volailles, échappées des navires dans quelques naufrages. Sur ce ſol, ſont nourris des bœufs, des chevaux, des mulets, pour les travaux des établiſſemens voiſins. On n’y connoît d’autre culture que celle de l’herbe de Guinée, néceſſaire pour la nourriture de ces nombreux troupeaux, dans les ſaiſons où les pâturages manquent. Sa population ſe réduit à trois cens cinquante eſclaves, & au petit nombre d’hommes libres, chargés de les conduire. Cette propriété particulière ne paie aucun tribut à la nation,