Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/445

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expédient, pour rendre à la Jamaïque ce qu’elle avoit perdu, étoit d’en faire un port franc.

Auſſi-tôt les bâtimens Eſpagnols du Nouveau-Monde y arrivèrent de tous les côtés pour échanger leurs métaux & leurs denrées contre les manufactures Angloiſes. Cet empreſſement avoit cela de commode, que le gain, dont il étoit la ſource, étoit ſans danger & ne pouvoit être l’occaſion d’aucune brouillerie : mais il falloit s’attendre que la cour de Madrid ne tarderoit pas à rompre une communication ſi nuiſible à ſes intérêts. La Grande-Bretagne le penſa ainſi ; & pour continuer à faire couler dans ſon ſein les richeſſes du continent voiſin, elle jeta ſur la côte des Moſquites les fondemens d’une colonie.

XXIII. Cultures établies à la Jamaïque.

Quel que ſoit un jour le ſort de ce nouvel établiſſement, il eſt certain que la Jamaïque s’occupa long-tems beaucoup trop d’un commerce frauduleux, & trop peu de ſes cultures. La première à laquelle les Anglois ſe livrèrent fut celle du cacao qu’ils avoient trouvée bien établie par les Eſpagnols. Elle proſpéra tant que durèrent les plantations de ce peuple qui en faiſoit ſa principale nourriture & ſon né-