Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/483

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poéſie. Il fit paſſer ſon enthouſiaſme à ce ſexe qu’il eſt ſi doux d’enflammer. Les dames Angloiſes ne ſe croyoient belles & bien parées, qu’avec de petits chapeaux faits de feuilles de palmier, qui venoient des Bermudes.

Mais enfin le charme diſparut, & ces iſles tombèrent dans l’oubli que méritoit leur petiteſſe. Elles ſont extrêmement nombreuſes, & n’occupent qu’un eſpace de ſix à ſept lieues. Le ſol y eſt d’une qualité médiocre, ſans aucune ſource pour l’arroſer. On n’y boit d’autre eau que celle des puits & des citernes. Le maïs, les légumes, beaucoup de fruits excellens, y donnent une nourriture abondante & ſaine. Il n’y croît point de ce ſuperflu qu’on exporte aux nations. Cependant le haſard a raſſemblé ſous ce ciel pur & tempéré quatre ou cinq mille habitans, pauvres, mais heureux d’être ignorés. Leurs liaiſons avec l’Angleterre ne paſſent pas annuellement cent vingt mille livres, & celles qu’ils ont formées dans le continent de l’Amérique ne ſont guère plus étendues.

Pour augmenter l’aiſance de cette foible colonie, il a été ſucceſſivement proposé d’y cultiver la ſoie, la vigne, la cochenille,