Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/504

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tielles du jour, la nuit on reſpiroit la mort avec le ſommeil, dans des cabanes dreſſées à la hâte au milieu des terres défrichées, ſur un ſol dont la végétation trop active & malſaine, conſumoit les hommes avant de nourrir les plantes.

D’après ces obſervations, voici le plan qu’il ſeroit bon de ſuivre dans l’établiſſement d’une colonie nouvelle. En y arrivant, nous examinerions quels ſont les vents qui règnent le plus dans l’archipel de l’Amérique, & nous trouverions qu’ils y ſont réguliers du ſud eſt au nord eſt. Si nous avions la liberté du choix, ſi la nature du terrein n’y mettoit point d’obſtacle, nous éviterions de nous placer ſous le vent, de peur qu’il n’apportât continuellement dans notre ſein la vapeur des terres nouvellement défrichées, & n’infectât par l’exhalaiſon des plantations neuves, une plantation qui ſe ſeroit purifiée avec le tems. Ainſi nous devrions fonder notre colonie au vent de tous les pays, qu’il s’agiroit de mettre en culture. D’abord on conſtruiroit dans les bois tous les logemens, autour deſquels nous ne laiſſerions pas couper un ſeul arbre. Le séjour des bois eſt ſain. La fraîcheur qu’ils