Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/515

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cacao & du coton, & pouſſé aſſez loin celle du café. Les conquérans y formèrent quelques ſucreries. L’impoſſibilité de les multiplier ſur un terrein inégal & rempli de ravins, leur fit déſirer d’occuper les plaines de l’Eſt. Les ſauvages qui s’y étoient réfugiés, refuſoient de les abandonner, & l’on eut recours aux armes pour les y contraindre. La réſiſtance qu’ils opposèrent aux foudres de la tyrannie Européenne, ne fut pas & ne pouvoit être que très-difficilement opiniâtre.

Un officier arpentoit le ſol qui venoit d’être envahi, lorſque le détachement qui l’eſcortoit fut inopinément attaqué & preſque totalement détruit le 25 mars 1775. Perſonne ne douta que les malheureux qu’on venoit de dépouiller ne fuſſent les auteurs de cette violence, & les troupes ſe mirent en mouvement pour les détruire.

Heureuſement, il fut conſtaté à tems que les Caraïbes étoient innocens ; qu’ils avoient pris ou maſſacré pluſieurs eſclaves fugitifs coupables de ces cruautés ; & qu’ils avoient juré de ne s’arrêter que lorſqu’ils auroient purgé l’iſle de ces vagabonds dont les atrocités leur étoient ſouvent imputées. Pour