Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/54

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qui ſoit dans la colonie. C’eſt un amas de baraques entaſſées ſans ordre ni commodités, & où régnent durant l’été d’aſſez fréquentes fièvres, quoiqu’on n’ait ceſſe d’en vanter la ſalubrité. Il eſt défendu par un chemin couvert, un large foſſé, un rempart en terre, & par cinq baſtions. Au milieu du bourg eſt une butte allez élevée, dont on a fait une redoute appelée le fort, où quarante hommes pourraient encore capituler après la priſe de la place. L’entrée du port n’a guère que treize pieds d’eau. Les navires pourraient toucher à quatorze : mais heureuſement la vaſe eſt molle, & l’on peut la labourer ſans danger.

Les premières productions de Cayenne furent le rocou, le coton & le ſucre. Ce fut la première des colonies Françoiſes qui cultiva le café. On y a toujours cru, & peut-être on y croit encore, que ce furent quelques déſerteurs qui, en 1721, rachetèrent leur grâce, en l’apportant de Surinam où ils s’étoient réfugiés. Un hiſtorien exact a écrit depuis peu, vraiſemblablement ſur de bons mémoires, que ce fut un bienfait de la Motte-Aigron qui, en 1722, eut l’art

d’emporter