Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/549

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Les iſles reçoivent en paiement leurs meubles & leur vêtement, les uſtenſiles néceſſaires à leurs fabriques, beaucoup de quincaillerie & les eſclaves qui doivent exploiter leurs terres. Mais combien il s’en faut que ce qu’on leur envoie approche de ce qu’on obtient d’elles ! Il faut prélever les frais de navigation, les aſſurances, la commiſſion, ou le bénéfice du marchand. Il faut prélever l’intérêt de ſeize millions ſterlings ou de trois cens ſoixante millions tournois, que ces colonies doivent à la métropole. Il faut prélever ce que les propriétaires des plus riches plantations dépenſent en Angleterre, où ils réſident habituellement. Si l’on excepte les poſſeſſions acquiſes ou aſſurées par les traités de 1763, dont les plantations naiſſantes ont encore beſoin d’avances, les autres poſſeſſions des Indes Occidentales voient à peine arriver dans leurs rades la quatrième partie des valeurs qui en ſont ſorties.

C’étoit la capitale de l’empire qui faiſoit autrefois preſque tous les envois : c’étoit elle qui recevoit preſque tous les retours. Un pareil déſordre bleſſoit juſtement les gens éclairés. Mais du moins Londres eſt le plus