Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/77

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que pour obtenir des productions vénales, & que ces productions exigent des ſoins plus ſuivis & plus fatigans que ceux auxquels on ſe livre ſur les rives du Sinamary.

Les naturels du pays pourroient, dit-on, opérer ſans inconvénient ce qui eſt deſtructeur pour nous. Ces ſauvages étoient aſſez multipliés ſur la côte, lorſqu’elle fut découverte. La férocité Européenne en a ſi fort diminué le nombre, qu’il n’y en reſte pas actuellement plus de quatre ou cinq cens en état de porter les armes. Mais quelques aventuriers qui ont pénétré depuis peu dans l’intérieur des terres, y ont découvert beaucoup de petites nations, toutes plus barbares les unes que les autres. Par-tout ils ont aperçu l’oppreſſion des femmes, des ſuperstitions qui empêchent la multiplication des hommes, des haines qui ne s’éteignent que par la deſtruction des familles & des peuplades, l’abandon révoltant des vieillards & des malades, l’uſage habituel des poiſons les plus variés & les plus ſubtils ; cent autres déſordres dont la nature brute offre trop généralement le hideux tableau. Cependant le voyageur eſt accueilli avec reſpect, ſecouru