Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/118

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ſeurs du Canada. Cet animal y eſt de trois eſpèces. La première eſt la commune ; la ſeconde s’appelle viſon ; & la troiſième eſt nommée puante, parce que l’urine, que la peur ſans doute lui fait lâcher quand elle eſt pourſuivie, empeſte l’air à une grande diſtance. Leur poil eſt plus brun, plus luſtré, plus ſoyeux que dans nos contrées.

Le rat même eſt utile par ſa peau, dans l’Amérique Septentrionale. Il y en a ſurtout deux eſpèces, dont la dépouille entre dans le commerce. L’un, qu’on appelle rat de bois, a deux fois la groſſeur de nos rats. Son poil eſt communément d’un gris argenté, quelquefois d’un très-beau blanc. Sa femelle a ſous le ventre une bourſe qu’elle ouvre & ferme à ſon gré. Quand elle eſt pourſuivie, elle y met ſes petits, & ſe fauve avec eux. L’autre rat, qu’on appelle muſqué, parce que ſes teſticules renferment du muſe, a toutes les inclinations du caſtor, dont il paroît même être un diminutif, & ſa peau ſert aux mêmes uſages.

L’hermine, qui eſt de la groſſeur de l’écureuil, mais un peu moins allongée, a comme lui les yeux vifs, la phyſionomie fine,