Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/121

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quelquefois gris, & ſouvent d’un rouge tirant ſur le roux. Le plus beau, ſans comparaiſon, eſt le poil tout-à-fait noir : mais c’eſt un mérite plus rare au Canada, que dans la Moſcovie, qui eſt plus ſeptentrionale & moins humide.

On tire de l’Amérique Septentrionale, outre ces menues pelleteries, des peaux de cerf, de daim & de chevreuil ; des peaux de renne, ſous le nom de caribou ; des peaux d’élan, ſous le nom d’orignal. Les deux dernières eſpèces qui, dans notre hémiſphère, ne ſe trouvent que vers le cercle polaire, l’élan en-deçà, le renne au-delà, ſe trouvent dans le Nouveau-Monde à de moindres latitudes ; ſoit parce que le froid eſt plus vif en Amérique, par des cauſes ſingulières d’exception à la loi générale ; ſoit peut-être auſſi, parce que ces nouvelles terres ſont moins habitées par l’homme dépopulateur. Leurs peaux fortes, douces & moëlleuſes, ſervent à faire d’excellens buffles, qui pèſent très-peu. La chaſſe de tous ces animaux, ſe fait pour les Européens. Mais les ſauvages en ont une par excellence, qui fut, de tout tems, leur chaſſe favorite. Elle convenoit