Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/128

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en-dedans & en-dehors avec autant de propreté que de ſolidité. Les parois en ſont revêtues d’une eſpèce de ſtuc impénétrable à l’eau, même à l’air extérieur. Chaque maiſon à deux portes ; l’une du côté de la terre pour aller faire des proviſions ; l’autre vers le cours des eaux pour s’enfuir à l’approche de l’ennemi, c’eſt-à-dire, de l’homme deſtructeur des cités & des républiques. La fenêtre de la maiſon eſt ouverte du côté de l’eau. On y prend le frais durant le jour, plongé dans le bain à mi-corps. Elle ſert, en hiver, à garantir des glaces, qui ſe forment épaiſſes de deux ou trois pieds. La tablette qui doit empêcher qu’elles ne bouchent cette fenêtre, eſt appuyée ſur des pieux qu’on coupe ou qu’on enfonce en pente, & qui, faiſant un batardeau devant la maiſon, laiſſe une iſſue pour s’échapper ou nager ſous les glaces. L’intérieur du logis a pour tout ornement, un plancher jonché de verdure, & tapiſſé de branches de ſapin. On n’y ſouffre point d’ordures.

Les matériaux de ces édifices, ſont toujours voiſins de l’emplacement. Ce ſont des aulnes, des peupliers, des arbres qui aiment l’eau,