Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/133

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ſa dépouille n’acharnoit pas l’homme impitoyable & ſauvage à la ruine de ſes cabanes & de ſa race ! Souvent les Américains ont détruit les établiſſemens des caſtors, & ces animaux infatigables ont eu la confiance de les réédifier pluſieurs étés de ſuite dans l’enceinte d’où ils avoient été chaſſés. C’eſt en hiver qu’on vient les inveſtir. L’expérience les avertit du danger. À l’approche des chaſſeurs, un coup de queue frappé fortement ſur l’eau, ſonne l’alarme dans toutes les cabanes de la république, & chacun cherche à ſe ſauver ſous les glaces. Mais il eſt bien difficile d’échapper à tous les pièges qu’on tend à ce peuple innocent.

On prend quelquefois le caſtor à l’affût ; Cependant comme il voit & qu’il entend de loin, on ne peut guère le tirer au fuſil ſur les bords de l’étang, dont il ne s’éloigne jamais aſſez pour être ſurpris. L’eût-on bleſſé avant qu’il ſe fut jeté dans l’eau, il a toujours le tems de s’y plonger ; & s’il meurt de ſa bleſſure, on le perd parce qu’il ne ſurnage point.

Un moyen plus sûr d’attraper les caſtors, eſt de dreſſer des trappes dans les bois où ils