Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/142

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vages, l’Anglois ſe répandit de tous côtés, & de tous côtés on accourut à lui. Ce peuple avoit des avantages infinis pour obtenir des préférences ſur le François ſon rival. Sa navigation étoit plus facile, & dès-lors ſes marchandiſes s’offroient à meilleur marché. Il fabriquoit ſeul les groſſes étoffes qui convenoient le mieux au goût des ſauvages. Le commerce du caſtor étoit libre chez lui, tandis que, chez les François, il étoit & fut toujours aſſervi à la tyrannie du monopole. C’eſt avec cette liberté, cette facilité qu’il intercepta la plus grande partie des marchandiſes qui faiſoient la célébrité de Montréal.

Alors s’étendit chez les François du Canada, un uſage qu’ils avoient d’abord reſſerré dans des bornes aſſez étroites. La paſſion de courir les bois, qui fut celle des premiers colons, avoit été ſagement reſtreinte aux limites du territoire de la colonie. Seulement on accordoit chaque année à vingt-cinq perſonnes la permiſſion de franchir ces bornes, pour aller faire le commerce chez les ſauvages. L’aſcendant que prenoit la Nouvelle-York, rendit ces congés