Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/162

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les yeux ſur le fort Dauphin, pour y former leur principal établiſſement. Ce havre préſentoit un retrait de deux lieues. Les vaiſſeaux qui venoient juſqu’aux bords, y ſentoient à peine les vents. Les bois de chêne, néceſſaires pour bâtir, pour fortifier une grande ville, ſe trouvoient fort près. La terre y paroiſſoit moins ſtérile qu’ailleurs, & la pêche y étoit plus abondante. On pouvoit à peu de frais rendre ce port imprenable ; mais la difficulté d’y arriver, qui d’abord avoit moins frappé que ſes avantages, le fit abandonner, même après des travaux aſſez conſidérables. Les vues ſe tournèrent vers Louiſbourg, dont l’abord étoit plus facile ; & la commodité fut préférée à la sûreté. Le port de Louiſbourg, ſitué ſur la côte orientale de l’iſle, a pour le moins une lieue de profondeur, & plus d’un quart de lieue de largeur dans l’endroit où il eſt le plus étroit. Le fond en eſt bon. On y trouve ordinairement depuis ſix juſqu’à dix braſſes d’eau ; & il eſt aisé d’y louvoyer, ſoit pour entrer ſoit pour ſortir, même dans les mauvais tems. Il renferme un petit golfe très-commode pour le radoub des vaiſſeaux de toute

grandeur,