Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/201

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

nuit, ils ſe trouvent avoir fait cinq ou ſix lieues. Les Européens qui y ſont embarqués ſe font ſuivre par terre de chaſſeurs ſauvages qui fourniſſent à leur ſubſiſtance pendant un eſpace d’environ trois mois & demi que dure la navigation d’une extrémité de la colonie à l’autre.

Ces difficultés locales ſont les plus grandes que la France ait eu à ſurmonter dans la formation de ſes établiſſemens à la Louyſiane.

Les Anglois fixés à l’eſt ont toujours été ſi occupés de leurs cultures, qu’ils n’ont jamais ſongé qu’à les étendre, qu’à les perfectionner. L’eſprit de conquête ou de ravage ne les a pas détournés de leurs travaux. Euſſent-ils eu du penchant à la jalouſie, les François ne ſe conduiſoient pas de manière à la provoquer.

Les Eſpagnols, pour leur malheur, furent plus entreprenans du côté de l’Oueſt. L’envie d’éloigner du nouveau Mexique un voiſin actif, leur fit former, en 1720, le projet de pouſſer une peuplade conſidérable fort au-delà des limites dans leſquelles ils s’étoient juſqu’alors renfermés. La nombreuſe caravane qui devoit la compoſer, partit de