Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/209

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il eſt très-vrai que l’époque convenue entre tous les membres de la confédération pour délivrer la Louyſiane d’un joug étranger, fut prévenue par les Natchez. Peut-être ne purent-ils pas contenir plus long-tems leur haine ? peut-être furent-ils entraînés par des facilités inattendues ? peut-être craignirent-ils, bien ou mal-à-propos, qu’on ne commençât à ſoupçonner leurs intentions ? Ce qui eſt sûr, c’eſt que ſur deux cens vingt François, qui étoient alors dans cet établiſſement, il y en eut deux cens de maſſacrés ; que les femmes enceintes ou qui avoient des enfans en bas âge, n’eurent pas une deſtinée plus heureuſe ; & que les autres, reſtées priſonnières, furent exposées à la brutalité des aſſaſſins de leurs fils & de leurs époux.

Au bruit de cet événement, la colonie entière ſe crut perdue. Elle ne pouvoit oppoſer à la foule d’ennemis qui la menaçoient de toutes parts, que quelques paliſſades à demi-pourries, qu’un petit nombre de vagabonds, mal armés & ſans diſcipline. Perrier, en qui réſidoit l’autorité, n’avoit pas une meilleure opinion de la ſituation des choſes. Cependant il montra de l’aſſu-