Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/211

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l’epée ; un grand nombre furent envoyés eſclaves à Saint-Domingue. Ce qui avoit échappé à la ſervitude & à la mort, ſe réfugia chez les Chicachas.

C’étoit le peuple le plus intrépide de ces contrées. On connoiſſoit ſes liaiſons intimes avec les Anglois. Sa vertu chérie étoit l’hoſpitalité. Pour toutes ces raiſons, on craignit de lui propoſer d’abord de livrer ceux des Natchez auxquels il avoit accordé aſyle. Mais le ſucceſſeur de Perrier, Bienville, ſe crut autorisé à demander cette lâcheté. La réponſe des Chicachas, fut celle de l’indignation & du courage. Des deux côtés, on courut aux armes en 1736. Les François furent battus en raſe campagne, & repouſſés avec perte ſous les paliſſades de leur ennemi. Encouragés quatre ans après par les ſecours qu’ils avoient reçus du Canada, ils voulurent tenter de nouveau la fortune. Ils ſuccomboient encore, lorſque des circonſtances favorables les réconcilièrent avec ces ſauvages. Depuis cette époque, la tranquilité de la Louyſiane ne fut plus troublée. On va voir à quel degré de proſpérité cette longue paix a élevé la colonie.