Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/215

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infortunés de pluſieurs mille qu’on avoit arrachés à leur patrie. Leur nombre a triplé depuis cette époque peu éloignée ; parce qu’ils ont toujours été les hommes les plus laborieux de la colonie. Aidés par environ deux mille eſclaves, ils cultivent du maïs pour leur nourriture, du riz & de l’indigo pour l’exportation. Ils s’occupoient autrefois du coton : mais ils l’ont abandonné, depuis que l’Europe l’a trouvé trop court pour les fabriques.

Un peu plus haut, ſur la même côte, furent placés huit cens Acadiens, arrivés à la Louyſiane, immédiatement après la dernière paix. Leurs travaux ſe ſont bornés juſqu’ici à l’éducation des beſtiaux, à la culture des denrées les plus néceſſaires. Si leurs facultés augmentent, ils demanderont à leur ſol des productions vénales.

Toutes celles qui enrichiſſent le bas de la colonie, ſe terminent à l’établiſſement de la Pointe coupée, formé à quarante-cinq lieues de la Nouvelle-Orléans. Il fournit de plus la majeure partie du tabac qui ſe conſomme dans le pays, & beaucoup de bois pour le commerce extérieur. Ces tra-