Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/258

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& le commerce des pelleteries, donnèrent, par intervalle, quelque aiſance aux habitans. Mais ils la perdirent bientôt dans une ſuite de guerres malheureuſes. En 1714, les exportations du Canada ne paſſoient pas cent mille écus. Cette ſomme, jointe à celle de trois cens cinquante mille livres, que le gouvernement y verſoir chaque année, étoit toute la reſſource de la colonie pour payer les marchandiſes qui lui venoient d’Europe. Auſſi en recevoit-elle ſi peu, qu’on étoit aſſez généralement réduit à ſe couvrir de peaux, à la manière des ſauvages. Telle étoit la déplorable ſituation du plus grand nombre des vingt mille François, qu’on comptoit dans ces régions immenſes.

XIII. Population du Canada, & diſtribution de ſes habitans.

Le bon eſprit qui ſe répandit alors dans une grande partie du globe, tira le Canada de l’engourdiſſement ou il avoit été ſi longtems plongé. On voit par les dénombremens de 1753 & de 1758, qui ont donné à-peu-près les mêmes réſultats, que la population s’y éleva à quatre-vingt-onze mille âmes, indépendamment des troupes réglées, qui furent plus ou moins multipliées, ſelon les circouftances.

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